COMMENTAIRE DE DOCUMENTS :
LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
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Niveau :
Terminale S.T.T. ou générale. Compléments :
on trouvera sur le site Cliotexte d’autres documents sur Israël
et les Arabes. Pour une recherche plus approfondie consulter
le Guide
de la Palestine sur le web rédigé par Jean-François Legrain. |
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DOCUMENTS
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1. La proclamation de l’État d’Israël La
terre d’Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là que s’est
formée son identité spirituelle et nationale, (...) là qu’il a écrit la Bible
et l’a offerte au monde. (...)
En 1897, le premier congrès sioniste, inspiré par la vision de l’État juif de
Théodor Herzl, a proclamé le droit du peuple juif au renouveau national dans
son propre pays. Ce droit a été reconnu par la déclaration Balfour du 2
novembre 1917. (...) Le récent holocauste, qui a anéanti des millions de
juifs en Europe, a de nouveau montré le besoin de résoudre le problème dû au
manque de patrie et d’indépendance du peuple juif, par le rétablissement de
l’État juif. (...) Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations
unies a adopté une résolution recommandant la création d’un État juif en
Palestine. (...) En
conséquence, nous, membres du Conseil national, représentant la communauté
juive de Palestine et le Mouvement sioniste mondial, sommes réunis en
assemblée solennelle aujourd’hui, jour de la cessation du mandat britannique
en Palestine. (...) Nous proclamons la création de l’État juif en Palestine,
qui portera le nom d’État d’Israël. L’État d’Israël sera ouvert à
l’immigration des juifs de tous les pays où ils sont dispersés; il veillera
au développement du pays au bénéfice de tous ses habitants, il sera fondé sur
les principes de liberté, de justice et de paix; (...) il assurera la
protection des Lieux saints de toutes les religions. (...) Victimes
d’une agression caractérisée, nous demandons cependant aux habitants arabes
de l’État d’Israël de préserver les voies de la paix et de jouer leur rôle
dans le développement de l’État, sur la base d’une citoyenneté pleine et
égalitaire, et d’une juste représentation dans tous les organismes et
institutions - provisoires et permanentes- de l’État. (Proclamation du Conseil
provisoire de l’État, lue par David Ben Gourion au musée de Tel-Aviv, le 14
mai 1948). |
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2. La déclaration d’indépendance de la Palestine Au
nom de Dieu clément et miséricordieux :Terre des messages divins révélés
à l’humanité, la Palestine est le pays natal du peuple arabe palestinien.
C’est là qu’il a grandi, qu’il s’est développé et qu’il s’est épanoui. (...)
Sur les pas des prophètes qui se sont succédés sur cette terre bénie, c’est
de ses mosquées, de ses églises et de ses synagogues que se sont élevés les
louanges du Créateur et les cantiques de la miséricorde et de la paix. (...) En
dépit de l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien, qui a
abouti à sa dispersion et l’a privé de son droit à l’autodétermination au
lendemain de la résolution 181 (1947) de l’Assemblée générale des Nations
unies recommandant le partage de la Palestine en deux États, l’un arabe et
l’autre juif, il n’en demeure pas moins que c’est cette résolution qui assure
encore les conditions de légitimité internationale qui garantissent également
le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance.
(...) Conformément
aux droits naturels, historiques et légaux du peuple arabe palestinien (...),
sur la base des résolution des sommets arabes, en vertu de la primauté du
droit et de la légalité internationale incarnés par les résolutions de
l’Organisation des Nations unies depuis 1947 (...), le Conseil national
palestinien, au nom de Dieu et du peuple arabe palestinien, proclame
l’établissement de l’État de Palestine sur notre terre palestinienne, avec
Jérusalem pour capitale. (...) Il condamne la menace de l’usage de la force,
de la violence et du terrorisme, de même qu’il rejette leur utilisation
contre son intégrité territoriale ou celle d’autres États. (Proclamation lue par Yasser
Arafat, le 15 novembre 1988 à Alger). |
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3. Chronologie (Fournie à titre indicatif, elle n’a pas à être
commentée). 1947, novembre. Plan de partage de la Palestine. 1948, 14 mai. Proclamation de l’État d’Israël 1948-49. Première guerre israélo-arabe. 1956. Crise de Suez, 2e guerre israélo-arabe. 1964. Création de l’O.L.P. 1967, juin. Guerre des 6 jours. Israël occupe le Sinaï,
Gaza, la Cisjordanie et le Golan. 1973, octobre. Guerre du Kippour. Défaite de l’Égypte et
de la Syrie. 1979. Traité de paix israélo-égyptien suite aux accords de
Camp David. Le Sinaï rendu à l’Égypte. 1988. Proclamation de l’indépendance de la Palestine.
Début de la « Guerre des pierres ». 1993. Accords israélo-palestinien signés par Y. Arafat et
Ithzak Rabin à Washington. Autonomie de Gaza et Jéricho. |
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QUESTIONS
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1) Présentez brièvement
les deux documents. Situez-les dans leur contexte historique. 2) Comparez et expliquez
les arguments des deux textes justifiant la création de leur État respectif. 3) Quelle est l’attitude
des Israéliens vis-à-vis des Palestiniens et vice et versa ? Qu’est ce
qui dans le 2e texte laisse présager la paix ? 4) Quel problème reste en
suspend ? |
CORRIGÉ |
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Conseil :
il faut commenter les deux textes en même temps et non l’un après l’autre. Un
tableau permet de comparer aisément les deux textes. |
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Question 1 |
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Thème |
Document 1 |
Document 2 |
Présentation
des documents Les
deux documents sont de même nature. Ce sont deux textes officiels, deux proclamations d’indépendance d’un état.
Bien que séparé du premier par 40 ans, le second constitue une réponse au
premier. Tous les deux justifient la création de leur état par des arguments
religieux, historiques et juridiques. Ils énoncent aussi leur programme et
notamment leur attitude vis-à-vis de l’autre peuple. |
Lu
par le futur chef de l’état (David Ben Gourion, premier président d’Israël) à
Tel-Aviv (ville sur la côte, peuplée majoritairement par des juifs venus
d’Europe arrivés par bateau, capitale d’Israël jusqu’à l’annexion de
Jérusalem). Ce
texte s’adresse aux Israéliens, mais aussi aux Arabes qui refusent
l’existence de cet état et sont déjà en guerre, et à la communauté
internationale prise à témoin. |
Lu
par le futur chef de l’état (Yasser Arafat, président de l’O.L.P.) En effet,
malgré 40 ans de guerres et d’attentats contre Israël, les Palestiniens et leurs
alliés arabes n’ont obtenu que l’occupation totale de la Palestine, du Golan
Syrien et du Sinaï égyptien par les Israéliens (1967). Devant l’inefficacité
de la lutte armée, la défection de certains de ses alliés (Égypte qui conclut
une paix séparée avec Israël en 1979, Union soviétique occupée par ses
problèmes internes en 1988), les Palestiniens tentent d’aboutir par la voie
diplomatique. Le
texte n’est pas lu en Palestine, car à cette date celle-ci est toujours
occupée, mais à Alger, capitale d’un pays arabe et socialiste. Ce
texte s’adresse bien sûr aux Palestiniens, mais au delà aux Israéliens car il
reconnaît pour la première fois le droit à l’existence d’Israël ; et à
la communauté internationale prise à témoin. (Notons que ce texte ménage la
chèvre et le choux: la reconnaissance d’Israël n’est qu’implicite pour ne par
heurter les Palestiniens hostiles à la paix, la référence aux églises
s’adresse aux Chrétiens palestiniens, la référence répétée à Dieu s’adresse
aussi aux intégristes musulmans qui commencent à devenir importants). |
Question 2 |
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Thème |
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Document 1 |
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Document 2 |
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Arguments religieux |
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La
terre d’Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là (...) qu’il a
écrit la Bible et l’a offerte au monde. |
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Au nom
de Dieu clément et miséricordieux. Terre des messages divins révélés à
l’humanité, la Palestine est le pays natal du peuple arabe palestinien. (...)
Sur les pas des prophètes qui se sont succédés sur cette terre bénie, c’est
de ses mosquées, de ses églises et de ses synagogues que se sont élevés les
louanges du Créateur et les cantiques de la miséricorde et de la paix. (...) |
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Arguments historiques Pour
les deux peuples, la Palestine est la terre de leurs ancêtres. |
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La
terre d’Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là que s’est
formée son identité spirituelle et nationale. Dans
l’Antiquité s’est formé en Palestine un état juif sous le nom d’Israël avec
pour capitale Jérusalem. C’est en référence à cet état que l’état qui se
constitue en 1947 prend le nom d’Israël. |
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la Palestine est le
pays natal du peuple arabe palestinien. C’est là qu’il a grandi, qu’il s’est
développé et qu’il s’est épanoui. (...) |
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Ils
insistent tous les deux sur la nécessité d’une patrie pour mettre fin à la
dispersion et à la souffrance de leur peuple. |
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Le
récent holocauste, qui a anéanti des millions de juifs en Europe, a de
nouveau montré le besoin de résoudre le problème dû au manque de patrie et
d’indépendance du peuple juif, par le rétablissement de l’État juif. |
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En dépit de
l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien, qui a abouti à sa
dispersion (...) |
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Arguments
juridiques
Tous deux s’appuient sur le droit
international et en l’occurrence la résolution des Nations Unies de 1947. |
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Le
29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une
résolution recommandant la création d’un État juif en Palestine. (...) |
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(...)
la résolution 181 (1947) de l’Assemblée générale des Nations unies
recommandant le partage de la Palestine en deux États, l’un arabe et l’autre
juif, il n’en demeure pas moins que c’est cette résolution qui assure encore les
conditions de légitimité internationale qui garantissent également le droit
du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance. (...) (...)
en vertu de la primauté du droit et de la légalité internationale incarnés
par les résolutions de l’Organisation des Nations unies depuis 1947 (...) |
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Ils
s’appuient aussi sur le droit qui leur a été reconnu par leur communauté
respective (juive ou arabe). |
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En 1897, le premier congrès
sioniste, inspiré par la vision de l’État juif de Théodor Herzl, a proclamé
le droit du peuple juif au renouveau national dans son propre pays. Ce droit
a été reconnu par la déclaration Balfour du 2 novembre 1917. |
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(...)
sur la base des résolutions des sommets arabes |
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Ils
s’appuient enfin sur la légitimité de leur représentation. |
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(...) nous, membres
du Conseil national, représentant la communauté juive de Palestine et le Mouvement
sioniste mondial, sommes réunis en assemblée solennelle aujourd’hui, jour de
la cessation du mandat britannique en Palestine. (...) |
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(...)
le Conseil national palestinien, au nom de Dieu et du peuple arabe
palestinien, proclame l’établissement de l’État de Palestine sur notre terre
palestinienne |
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Question 3 |
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Thème |
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Document 1 |
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Document 2 |
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L’attitude vis à vis de l’autre peuple. Chacun
propose la paix à l’autre. |
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Victimes
d’une agression caractérisée, nous demandons cependant aux habitants arabes
de l’État d’Israël de préserver les voies de la paix et de jouer leur rôle
dans le développement de l’État, sur la base d’une citoyenneté pleine et
égalitaire, et d’une juste représentation dans tous les organismes et
institutions - provisoires et permanentes- de l’État. Les
Israéliens se considèrent comme victimes de la première guerre israélo-arabe.
Ils proposent cependant aux Palestiniens de participer à la construction d’Israël.
Aucune allusion n’est faite au droit à l’existence d’un état palestinien
distinct d’Israël. |
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Il
condamne la menace de l’usage de la force, de la violence et du terrorisme,
de même qu’il rejette leur utilisation contre son intégrité territoriale ou
celle d’autres États. Les
Palestiniens reconnaissent implicitement le droit à l’existence de l’état
d’Israël et renoncent à l’utilisation de la violence (qu’ils utilisaient
contre cet état). |
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Question 4 |
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Thème |
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Document 1 |
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Document 2 |
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Le problème de Jérusalem et des lieux saints Les principaux lieux saints des trois
religions étant situés à Jérusalem, l’O.N.U. avait prévu un statut
international pour la ville de Jérusalem. Mais aussi bien les Israéliens (qui
ont fait de Jérusalem leur capitale après 1967) que les Palestiniens
revendiquent la possession de ces lieux tout en affirmant garantir leur
protection. |
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(...) il assurera la protection des
Lieux saints de toutes les religions (...) |
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(...)
c’est de ses mosquées, de ses églises et de ses synagogues que ses sont
élevés les louanges du Créateur et les cantiques de la miséricorde et de la
paix. (...) (...) avec Jérusalem pour capitale. |
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Page réalisée par Gauthier LANGLOIS Extraite du site
Pédagogique à l’adresse : |
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